A première vue, ce proverbe africain d'une région du Burkina-Faso peut résonner étrangement à nos oreilles. Il illustre cependant parfaitement, les objectifs que ce sont assignés le staff de l'orphelinat et ses différents partenaires : autosuffisance objectif 2020.

Le budget annuel de Ste Thérèse de Lumbilla représente près de 97.000.000 Francs CFA (près de 150.000 €). Les dépenses de nourriture et de santé pèsent à elles seules près de 3.000.000 mensuels : le 1/3 des dépenses de fonctionnement sont donc des dépenses incompressibles vitales.

Une part importante des dépenses de fonctionnement est financée directement par les dons : qu'ils proviennent des familles dans le cas d'un abandon partiel, des institutionnels locaux mais également des associations comme Kamsaagré. Nous ne sommes pas seuls à participer activement au quotidien de ce petit coin d'Afrique : d'autres ont également pris fait et cause pour les enfants : Graines de joie développement, Mouvement Shalom, Deus Ex Machina et sans doute bien d'autres encore.

La gestion éclairée de cette structure, l'abnégation, l'acharnement, l'altruisme ont permis au cours des années d'assurer une partie du quotidien : la spiruline permet de faire face aux carences alimentaires, le développement d'un potager et de la ferme de varier l'alimentation, un élevage de poule s'est mis en place dernièrement, la pizzeria-boulangerie assure également par la vente du pain sésame et l'activité de restauration des rentrées fixes. Au-delà de l'aspect pécuniaire, cette structure vivrière permet également d'assurer la formation des enfants.

Le dernier projet en date - ouverture d'un dispensaire, acquisition d'une ambulance et de matériel médical - a été financé en local par un spectacle organisé à l'orphelinat qui a permis de collecter 15.000.000 Francs CFA (22.867 €). Ce nouvel équipement va permettre à 1.700 personnes des environs de Ziniaré de bénéficier de soins médicaux.

L'objectif affiché est d'intégrer au sein d'une même structure toutes activités médicales, sanitaires, sociales, éducatives, économiques afin de limiter le recours aux financements externes.

Cependant, comme le faisait remarquer Pascaline OUEDRAOGO, responsable de l'orphelinat et coordinatrice locale de l'action de Kamsaagré, : " Avec la crise financière qui a secoué le monde, les aides ont bien diminués pour ne pas dire qu'elles se font rares."

Par le passé, nombreuses furent les voix  pour dire que les dons et plus globalement l'aide humanitaire maintenaient dans un état d'assistanat et de dépendance leur bénéficiaire. Voilà bien la démonstration par son contraire, que l'aide associée à un projet viable, encadrée et raisonnée atteint, même en temps de crise, son objectif. La sagesse universelle du proverbe africain résonne des mots de notre illustre fabuliste "  Aide-toi, le ciel t'aidera."

Plus que jamais, il nous appartient de favoriser, par nos dons, par vos dons cette volonté d'émancipation et cet élan vers l'autonomie. L'objectif est à portée de mains.

Christian AFFRAIX, vice-président.